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/ Le SOP (SAN Ouest Provence) |
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Désaccords sur la répartition des richesses
au sein du SOP (San Ouest Provence)
Le discours de départ du sous-préfet
Jacques DELPEY fait clairement allusion à la
gestion des 999 millions d'euros qui représentent
le budget annuel du SOP. Cette richesse en
grande
partie obtenue par les taxes professionnelles
encaissées par Fos et reversée au SOP,
n'irait pas tout à fait
dans les bonnes poches... chaque Fosséen
peut en effet s'interroger en constatant
l'état de pauvreté de la ville
après 30 ans
de revenus
pharaoniques. Il s'agit bien de la qualité
de notre environnement et de notre cadre de
vie qui en aurait pâti.
Reproduction intégrale du discours du sous-préfet
Jacques Delpey :
(lu dans La Provence libérée
du samedi 26 mars 2005)
Le
départ du sous-préfet
d'Istres |
Speech d'adieu
vaut reportage |
Le
sous-préfet d'Istres
Jacques Delpey et son épouse Martine
ont donné mercredi 16 mars un pot
d'adieu à la veille de leur départ
pour Dax, où Jacques Delpey vient
d'être nommé. Les réflexions
d'un sous-préfet qui s'en va ont
toujours valeur d'information, nous l'avons
déjà souligné ici
en donnant récemment la parole à un
sous-préfet d'Aix avant qu'il ne
rejoigne sa nouvelle affectation. Nous
récidivons à propos d'Istres,
vue par les yeux d'un homme dont la qualité la
plus évidente est le courage.
Voici le texte intégral de speech
d'adieu de Jacques Delpey, un ancien
rugbyman qui ne botte pas souvent en
touche.
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C'est
la dernière
fois que nous vous accueillons ici Martine
et moi. Dans quelques jours nous rejoindrons
Dax après deux ans fi passés
avec vous. J'ai été aussi
surpris que vous ou presque d'apprendre
notre départ, mais c'est vrai qu'il
y a quelques mois j'avais commis un crime,
pire qu'un crime, une faute : j'avais refusé un
poste où mon administration parisienne
me voyait bien mais où je ne me
voyais pas : une sorte de crime de lèse-majesté.
Ceci dit une fois la rage passée,
l'idée d'aller à Dax me va
finalement très bien. Ce ne sont
même pas les voyous du secteur qui
ont eu ma peau comme ils disent : pour
une fois, quoi qu'ils racontent, ils n'y
sont vraiment pour rien. On ne fait pas
toujours exactement ce qu'on veut quand
on veut !
J'ai trouvé ici des hommes et des
femmes de qualité. La preuve, c'est
que vous êtes là et à part
quelques grands absents qui se sont excusés,
pour les autres, je ne les ai pas invités.
Il y a des moments où le service
de l'État et le protocole républicain
ont des limites. Il n'y a aucune raison |
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de légitimer ceux qui discréditent
la démocratie, bafouent les lois
de la République et s'en mettent
au passage plein les poches. Ce combat
acharné pour rétablir la
légalité républicaine
comme avait commencé à le
faire Jean-Michel Fromion mon prédécesseur,
aura été le temps le plus
fort pour moi de cette période de
deux ans fi et le seul regret que j'en
porterai sera de ne pas l'avoir mené plus
loin. Mais rassurez-vous, le plus beau
est avenir !
Grâce au Ciel, mais surtout grâce à vous, il y a eu bien d'autres
choses à faire, en particulier pour la sauvegarde de l'Étang. Dans
ce domaine, les choses bougent de plus en plus vite, même si elles n'avancent
jamais assez vite. Oui, il faut continuer à travailler pour remettre de
l'eau dans le Rove ; oui il faut travailler pour dériver les eaux de St
Chamas ; oui il faut continuer à assainir quel qu'en soit le prix et l'horizon.
Dans le même temps, il faut que l'industrie continue à prospérer
et que les acteurs locaux aient à son égard une réelle ambition
de développement durable et pas seulement une logique de rapine. Il y
va de l'intérêt de tous et de chacun. J'ai travaillé dur
sur ces dossiers et j'ai beaucoup appris : c'est à vous que je le dois
et je ne saurais trop vous en remercier. Dans quelques années, quand j'aurai
fait le tour de tous les types de postes que peut offrir la République à un
de ses serviteurs, je finirai bien par être à peu près compétent
tant il est vrai que tout finit par arriver sur ce bureau en demi-lune qui m'a
servi de vigie pendant près de 30 mois, plus de 900 jours
.
Il me semble
que c'était hier que je débarquais de Béziers avec les plus
grandes préventions : elles étaient fondées pour beaucoup,
mais au-delà il y a ici des hommes et des femmes qui travaillent dans
l'industrie, dans la majorité des collectivités, dans la pêche
ou l'élevage des moules, dans nos armées, dans l'intérêt
bien compris de notre région et de notre pays. Tous ceux là, j'ai
essayé de les aider tant il est vrai que le rôle du représentant
de l'État est d'abord et avant tout celui-là : aider, faciliter,
trouver les clés qui permettent d'avancer.
Il m'est arrivé de dire que la complexité de l'administration justifierait
pleinement l'existence de fonctionnaires nombreux et éventuellement augmentés
(je parle là de leur traitement), je sais aussi que si cela devient trop
compliqué, |
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c'est vite ingérable voire
insupportable, spécialement pour
les plus modestes de notre communauté qui
restent trop souvent au bord du chemin.
Alors je vous le dis, j'ai fait pour
le mieux, sûrement pas assez, sûrement
pas assez vite : c'est notre drame à nous
semi-nomades que de ne jamais voir, ou
si rarement, les résultats de
notre action. Pourtant, cela s'est produit
une fois : nous avons restauré les
canaux et les buses permettant de remettre
de l'eau douce dans l'anse de Carteau
pour refaire prospérer les moules.
Le minimum de procédure dans le
minimum de temps avec l'inauguration
achevée par une fête à décorner
tous les toros camarguais. Voilà Mesdames
et Messieurs du propre travail, voilà de
la belle et bonne administration, voilà comment
on peut avoir côte à côte
un des plus grands pôles industriels
au monde et une activité où la
qualité de l'environnement est
primordiale. Ceux avec qui cette affaire
a été réglée
sont là avec nous : ils m'honorent
de leur amitié et je la leur rends
au centuple.
Alors je vais à Dax, alors nous allons à Dax, un autre monde,
une autre vie, 11e étape d'un parcours qui a commencé il y aura
bientôt 30 ans. J'espère que vous serez nombreux à venir
nous voir aux confins des Landes, de Gascogne, du Béarn et du Pays Basque.
Martine et moi nous vous accueillerons vraiment avec plaisir. Je ne peux plus
me désintéresser de ce qui se passe ici et encore moins oublier
les amis que j'y laisse. Même si on se perd de vue quelque temps, l'important
est de se retrouver comme si on s'était quitté la veille. En
attendant cet heureux jour, je vous souhaite bon vent pour les challenges qui
vous attendent et ils sont nombreux.
Enfin, et ce sera mon dernier vœu, je souhaite, que dis-je, je vous demande
d'accueillir mon successeur comme vous m'avez accueilli, avec une chaleur toute
provençale : c'est un solide soldat mais les problèmes de ce
pays sont parfois si compliqués qu'il aura besoin de votre aide.
À très bientôt. Merci à tous.
Jacques Delpey
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Réponse
de M. Granié Président du SOP et ex Maire de
la ville de Fos-sur-Mer :
Le Président
de Ouest Provence interpelle officiellement
l'ancien Sous-Préfet d'Istres
Bernard Granié, Le Président
du Syndicat d’Agglomération
de Ouest Provence et les maires des communes
de l’intercommunalité s’étaient
récemment émus de ne pas
avoir été invités à l’occasion
de la cérémonie de départ
du Sous-Préfet d’Istres le
16 mars dernier .
Ce dernier avait quelques jours après
diffusé à la presse le
texte de son discours, émaillé d’allusions
objectivement diffamatoires, qualifiant
en particulier de « voyous » les élus
absents qu’il n’avait pas
invités.
Les propos hors normes, par ailleurs
non relevés par le Préfet
de Région pourtant présent à la
réception officielle, n’ont
pas été « digérés » par
le Président de Ouest Provence
qui n’a pas tardé à réagir
en portant publiquement les déclarations
de l’ancien Sous-Préfet à l’avis
des 56 délégués
communautaires de Ouest Provence, réunis
en assemblée plénière
le 15 avril, qui ont protesté contre
ce qu’ils ont estimé être
un « dérapage inadmissible»,
au travers d’une motion délibérée à l’unanimité :
«
Plusieurs articles de presse de différents
supports et parus sur l’ensemble
du département des Bouches-du-Rhône,
ont fait état du discours prononcé par
Monsieur Jacques Delpey, ancien Sous-Préfet
de l’arrondissement d’Istres, à l’occasion
de la réception donnée
en Sous-Préfecture d’Istres,
pour son départ.
Une page du journal La Provence Libérée,
en date du samedi 26 mars 2005, en diffuse
même le contenu intégral.
L’appréciation et les jugements
portés au cours de cette cérémonie
officielle par le représentant
de la République, en direction
des élus absents parce que non
invités, ont objectivement dépassé le
cadre de la bienséance et l’obligation
de réserve qui sont de rigueur
en pareille circonstance.
Ces propos tenus publiquement sont en
outre diffamatoires à l’égard
des personnes auxquelles ils étaient
adressés.
Les élus de Ouest Provence s’indignent
du ton général de cette
prise de position. Ils refusent par ailleurs,
de laisser supposer que l’un ou
plusieurs d’entre eux pourraient être
concernés par les allusions proférées,
sous peine d’en demander réparation.
Ils donnent pour ce faire, mandat à Bernard
GRANIE pour transmettre une protestation
officielle à Monsieur le Préfet
de Région quant à la tonalité générale
inadmissible des propos tenus, en sa
présence, par Monsieur Delpey
pour saisir les parlementaires afin qu’ils
interpellent, sur ce sujet, le Ministre
de l’Intérieur, par une
question orale en séances de l’Assemblée
Nationale et du Sénat,pour laisser
aux élus du territoire de Ouest
Provence, qui le souhaiteraient, la possibilité d’engager,
en leur nom, une procédure appropriée à la
situation.»
Pour sa part, le Président de
Ouest Provence a déclaré qu’il
s’apprêtait dans un premier
temps, à faire adresser à l’ancien
Sous-Préfet une sommation interpellative à effet
de savoir si ses propos le concernaient.
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